L’afflux de touristes à Lisbonne ces dernières années s’est inévitablement accompagné d’une nuée de professionnels du vol. Ne pas s’inquiéter outre mesure, Lisbonne demeure une capitale très sûre, la criminalité y étant quasi-inexistante intra-muros. Quelques mises en garde suffisent à déjouer les tactiques des « fouilles poches », à qui il faut d’ailleurs reconnaître un certain talent.
Les tramways (qu’il s’agisse des anciens ou des modernes) sont le lieu privilégié du vol. Le risque est d’autant plus grand que l’on se tient debout et qu’ils sont bondés. Ecrasés les uns contre les autres, secoués par le roulis de l’engin (notamment sur les lignes 12, 24, 25, 28), absorbés par l’enthousiasme, c’est quasiment le touriste qui tend sa poche contre la main du pickpocket. Noter que les vols ont souvent lieu dans le chahut anticipant un arrêt, c’est à ce moment qu’il faut se méfier davantage. Les pickpockets officient par deux et se transmettent immédiatement le larcin, il est donc très difficile de le retrouver même en ayant constaté immédiatement la disparition. Afin de voyager serein, n’avoir rien dans les poches et garder son sac plaqué devant soi.
Les belvédères (miradouros) et sites classés où l’on attend (Belém, cathédrale Sé, etc.), insouciant et oublieux devant la splendeur d’un panorama ou d’un monument, sont les endroits extérieurs les plus prisés par les pickpockets. Ils y « travaillent » par groupe de 2, 3 ou plus, et se révèlent beaucoup moins discrets que dans les transports publics. Un minimum d’attention permet de repérer ces individus agglutinés qui sondent la foule d’un oeil interlope, à la recherche de leur proie.
Technique éprouvée dans toutes les villes touristiques, ils sont de plus en plus nombreux à sillonner les cafés ou restaurants, papier ou carte en main pour demander un renseignement quelconque, sous laquelle il est aisé de s’emparer discrètement de ce qui se trouve sur la table. Il va sans dire qu’en terrasse, il faut éviter d’avoir porte-monnaie ou téléphone portable en bordure de table, ou le sac suspendu à l’arrière de sa chaise.
Moins courant mais d’autant plus vicieux est le vol dans le hall de l’hôtel, sachant le touriste distrait par l’impression de sécurité une fois à l'intérieur de l'établissement. Des portiers veillent généralement au va-et-vient à l'entrée, mais ne sont pas encore capables de distinguer le vrai du faux client.
Si malgré les précautions prises, vous êtes victimes d’un vol, la première chose à faire sera d’aller déposer plainte auprès du bureau de police touristique dédié (Esquadra do Turismo), situé dans le palacio Foz sur la Praça Restauradores (Baixa) . Noter qu’il arrive que les portefeuilles soient retrouvés, les malfrats ne conservant souvent que l’argent liquide.
Si le vol concerne des documents d’identité et que vous repartez en avion, il faudra impérativement vous rendre dans la section consulaire de votre ambassade afin de se faire délivrer un document d’identité provisoire. A cet effet et afin d’accélérer la procédure, il est utile d’avoir toujours sur soi une photocopie ou un scan de l’ensemble des documents sensibles (carte d’identité, permis de conduire, carte bancaire, etc.)
In fine, le meilleur conseil pour s’éviter de tels désagréments est de n’avoir rien à voler : se promener léger, sans documents d’identité (qui peuvent la plupart du temps être laissés à l’hôtel) et avec le moins d’objets de valeur possibles, argent liquide y compris (il y a des distributeurs partout à Lisbonne).